Un peu d’histoire
Au 15ème siècle, la treff (1) de Kertanguy (quartier de la Madeleine aujourd’hui) comprend les villages de : Kertangui, Poulhauch (Poulcot), Lesmarchel (Lesvariel), Enescadoret (Lescaduret) Pen an Menez (Pen Méné), Kermartret, Thnou en Guern (Trovern) et Kerduraut (Kerdurod). Au 16ème siècle, le toponyme la Magdeleine fait son apparition (il remplace Kertangui). Au fil des années, les villages du Hirgoat, du Rhun, de Croez-Coat, de Kerdossec et de Kerdudo vont compléter le quartier de la Madeleine.
(1) Une trêve (ou treff en breton) est en Bretagne une succursale de paroisse, subdivision rendue nécessaire par l’éloignement du lieu de culte paroissial. Ce terme religieux a, en toponymie, le sens de quartier.
Selon Pierre Hollocou, auteur d’un ouvrage sur la toponymie bretonne, l’édification d’une chapelle dédiée à Marie-Madeleine daterait de 1570. Cette chapelle est en 1882 dans un délabrement total. Le conseil de Fabrique (l’équivalent du conseil pastoral actuel) décide le 17 avril 1882 la reconstruction de l’édifice. A cette époque, le recteur de Guidel est l’abbé Jaffré (recteur de 1863 à 1896). Ce dernier est un acteur important de la remise en état de la chapelle. Elle est bénie le 28 octobre 1883.
Un double pardon qui disparaît avant de renaître
Durant 30 ans, un double pardon se déroule à la Madeleine. En mai, on fête Saint Herbot, protecteur des bêtes à cornes. En juillet, on célèbre Marie-Madeleine, la sainte patronne du lieu. Après la guerre 14-18, le pardon de Saint Herbot disparait du calendrier paroissial. Depuis cette époque, l’avant dernier dimanche de juillet, le quartier de la Madeleine célèbre sa sainte patronne. Après la seconde guerre mondiale, le pardon de la Madeleine est comme tous les pardons guidélois très suivi par les fidèles. Pour preuve, le 22 juillet 1951, trois offices religieux se déroulent le même dimanche ; messe à 8h et 11h, vêpres à 15h. les années suivantes, la fête religieuse perd peu à peu de son importance. Un article du bulletin paroissial de septembre 1970 expose les raisons de l’arrêt du pardon : le 19 juillet 1970, a été célébré le pardon de la Madeleine. Comme chaque année, il est passé inaperçu sauf pour quelques dizaines d’habitués. Des esprits malins diront que le clergé local s’en est aussi désintéressé puisque la messe fut dite par le recteur de Gestel qui aura retrouvé à la Madeleine plusieurs guidélois fréquentant habituellement son église. C’est sans doute la dernière fois que ce pardon est célébré par mesure de prudence, le plâtre de la voûte risquant de s’effondrer. Le pardon de la Madeleine disparait donc du calendrier paroissial. Douze ans plus tard, le 18 juillet 1982, ce sera le pardon de la renaissance pour la chapelle de la Madeleine.
Le quartier se mobilise pour sa chapelle
A la fin des années 1970, le maire, Louis Le Montagner, lance un cri d’alarme pour la survie des chapelles guidéloises. Pour certaines, le traditionnel pardon a disparu. C’est le cas de la Madeleine. Des murs remplis d’eau, des vitraux brisés, que faut-il faire ? L’entretien à la charge de la commune est financièrement trop important, une démolition est envisagée. Il n’en faut pas plus pour mobiliser les habitants du quartier.
Sous l’impulsion de Pierre Carrio, un groupe de bénévoles relève le défi de restaurer la chapelle. Fidèle à une promesse, la municipalité prend en charge la restauration de la toiture, des vitraux et de la voûte. Il reste cependant beaucoup à faire pour sauver l’édifice. L’avancement des travaux permet cependant la renaissance du pardon. Le dimanche 18 juillet 1982 la chapelle de la Madeleine retrouve sa fête annuelle. La messe est célébrée par l’abbé Laudrin, assisté du père Peron et animée par une chorale dirigée par le Frère Edouard. Pour le retour du pardon au calendrier paroissial, de nombreux fidèles doivent suivre la cérémonie de l’extérieur de la chapelle. Une kermesse l’après-midi, un repas le soir, apportent aux bénévoles du quartier les fonds nécessaires à la poursuite de la restauration.
Les Amis de la chapelle
Le premier pardon terminé, la nécessité de créer une association se révèle nécessaire. Une réunion, le 13 septembre 1982, entérine les statuts de « L’association des amis de la chapelle de la Madeleine ». La déclaration à la sous-préfecture de Lorient est faite le 15 septembre 1982. Les années suivantes, l’association poursuit la rénovation. La réfection des enduits intérieurs et extérieurs redonne à la chapelle un aspect plus séduisant. La construction d’une tribune, la réparation du clocher, la mise aux normes de l’électricité, l’aménagement de la sacristie, la restauration de l’autel et des statues, la peinture intérieure, l’aménagement extérieur, autant de travaux réalisés par les bénévoles de l’association au fil des années.
Contact : Marie-Thérèse Le Bechennec
Coordonnées GPS de la chapelle La Madeleine : 47.811799632531994, -3.4570376317842255