Notre-Dame-de-Pitié

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Au 15ème siècle, la Treff (1) de Kerprest et la Treff de Trégayec constituent ce qui est aujourd’hui le quartier de la Pitié. A cette époque, six villages composent la Treff de Kerprest : Kerprest (Kerbrest actuel), Kerehobre (Kerhop), Kerbigot, Kerderyen (Kerdrien), Le Cruguell (Le Cruguel) et Le Pouldu. Quatre villages composent la Treff de Trégayec : Trégayec (Triec actuel), Menez an Pontic (Pointic), La Villeneuffve (Villeneuve-Ellé), Kerancoët Trégaec (Kerhoat-Ellé). Au 16ème siècle, Kerehobre bihan (Traouger) complète la Treff de Kerprest et Poulbadel (Poulboudel) est le cinquième village de la Treff de Trégayec. De nos jours, Scubidan, Kerbernes, plusieurs lotissements et résidences complètent un quartier en plein développement immobilier.

(1) Une trêve (ou Treff en breton) est en Bretagne une succursale de paroisse, subdivision rendue nécessaire par l’éloignement du lieu de culte paroissial. Ce terme religieux a, en toponymie, le sens de quartier.

Notre Dame de Pitié est invoquée à Guidel depuis le 17ème siècle et peut-être même avant. Cette chapelle fut construite en 1870 sur l’emplacement d’un premier édifice datant de 1633. En Bretagne, on appelle « Pardon » un pèlerinage ou une grande fête religieuse. Incontestablement, le pardon de Notre Dame de Pitié fait partie de ces grandes fêtes religieuses de la région lorientaise. Il se déroule toujours le dimanche qui suit le 15 août. Le bulletin paroissial des années 1920 nous éclaire sur le déroulement du pardon de l’époque. Le samedi, les fidèles, partis du bourg, rejoignaient en procession la chapelle pour aller chanter les vêpres. Le dimanche, deux offices à 6h30 et 8h précédaient la grand’messe de 11h. L’après-midi, les vêpres et la procession dans le vallon du Pouldu clôturaient le week-end dédié à Notre Dame de Pitié.

A cette même époque, le deuxième dimanche de juillet, on célébrait à la Pitié le pardon de Saint Roch. Saint Roch est un des saints les plus vénérés de la chrétienté tout en n’étant pas le plus connu. On l’invoque contre les maladies contagieuses, tant pour les humains que pour le bétail. Même si on trouve trace du pardon dédié à Saint Roch dans les années 1950, il disparaitra des célébrations de la Pitié, même si une timide tentative de reprise eut lieu au début des années 1990.En 1952, pour la première fois lors d’un pardon, des haut-parleurs sont installés et permettent une meilleure diffusion des offices.

Le pardon aura plusieurs fois une solennité exceptionnelle avec la présence de plusieurs évêques. Mgr Plumey, vicaire apostolique de Garouan (Cameroun) en 1953, Mgr Quelven, supérieur de la basilique du Petit Séminaire de Sainte Anne d’Auray en 1954, Mgr Grimault, ancien évêque de Dakar en 1958. Mgr Le Bellec en 1963, Mgr Gourvès, en 1992, le Père Boussard, ancien évêque de Vannes, en 1995. Le 19 août 2007, Monseigneur Centène, l’actuel évêque de Vannes, préside le pardon officialisant la réouverture de la chapelle après trois ans de travaux (2004-2007).

Durant toutes ces années, et jusque dans les années 1980, le pardon prend des proportions régionales. Souvent favorisé par le temps, les pèlerins affluent de tous les coins de Guidel et de toutes les communes environnantes, spécialement pour les vêpres, et participent avec une grande solennité à la procession autour de la colline du Bas-Pouldu.

L’association « Les Amis de la chapelle Notre Dame de Pitié » voit le jour le 1er octobre 1984. Le premier président, Jean Le Goff, son équipe dirigeante et les bénévoles du quartier se fixent comme objectif « la restauration et la mise en valeur de la chapelle ainsi que la protection de son site naturel et historique ». Dès le samedi 17 novembre, une quinzaine de bénévoles participe au débroussaillage des alentours de la chapelle. Le recteur, l’abbé Le Rouzo, précise les souhaits de la paroisse : réfection des lustres, vitraux et boiseries autour du chœur. Mais il faut avant tout trouver les fonds nécessaires à cette rénovation.

L’organisation de fêtes et la participation de généreux donateurs permettront les premiers travaux. En octobre 1985, la première assemblée générale dresse le bilan des activités réalisées durant l’année écoulée. Contrat rempli pour l’association. Les alentours de la chapelle ont retrouvé une nouvelle jeunesse. La bannière et le chemin de croix ont été rénovés. L’implication des bénévoles a permis l’ouverture de la chapelle le dimanche. L’organisation de concerts s’est traduit au niveau trésorerie par un bénéfice substantiel, de quoi envisager de nouveaux aménagements dans la chapelle. En 1986, pour sa deuxième année de fonctionnement, l’association mène à bien les objectifs fixés : remplacement des vitraux, remise en état de la sacristie et des trois autels. Les bénéfices des animations (fête sportive, kermesse, concerts) a permis de financer tous les travaux. 1987, Jean-François Le Leslé succède à Jean Le Goff à la présidence de l’association. En 1988, avec une solide équipe des amis de la chapelle, l’association Breiz Santel se charge de la restauration de la fontaine construite en 1789.

Reste un point noir, la recherche de la source et le remise en eau de l’ouvrage. Au début des années 1990, les plâtres de la nef et du transept sont réalisés, l’installation électrique et la sonorisation sont remises en état.

Elle met sur pied, le troisième dimanche de mai, la fête du printemps. Date choisie pour la première messe de la saison et pour célébrer le pardon de Saint Yves (patron secondaire de la Bretagne après Sainte Anne qui a sa statue dans la chapelle).

En 1995, les membres de l’association aidés par les employés communaux érigent le calvaire.

Un an plus tard, une piéta de pierre complète l’ensemble.

En 1997, le bureau démissionne pour faciliter la mise en place d’une nouvelle équipe. Jean-François Le Leslé cède la présidence à Jean-Yves Bardouil. Cette même année, une statue de Notre Dame de Pitié, réalisée et offerte par la Poterie de Kerbigot, trouve sa place à la fontaine, toujours sans eau. Au début des années 2000, l’association poursuit l’aménagement de la chapelle. L’autel du transept droit est aménagé et devient un nouveau lieu de recueillement. L’installation électrique est mise aux normes. Le carrelage de la sacristie est refait. En 2004, des fissures dans la voûte et dans le mur côté vallée se sont élargies. Pour des raisons de sécurité, la municipalité prend la décision qui s’impose : elle ferme l’édifice au public et entreprend de gros travaux. Cette même année 2004, les membres de l’association creusent la fontaine et retrouvent enfin la source.

Malgré la fermeture de l’édifice au public, les pardons se déroulent normalement sur le parvis de la chapelle. Les animations proposées par les bénévoles s’effectuent sous un chapiteau. En 2007, les amis de la chapelle réaménagent les lieux pour la réouverture prévue pour le pardon. Un nouvel autel, l’ambon et la croix du chœur, financés par l’association, trouvent leurs places dans la chapelle.

Ces dernières années, les membres de l’association ont œuvré pour que l’objectif fixé en 1984 par les pionniers de l’association soit atteint. En 2008, l’association a remis en route la célébration du mois de Marie avec un certain succès.

Ces dernières années, le pardon a conservé ses traditions. La cérémonie débute le samedi soir par la traditionnelle bénédiction de la fontaine. La procession se dirige ensuite vers la chapelle pour assister à l’office. La fête religieuse reprend le dimanche matin où la messe solennelle est cette fois célébrée en plein air sur le parvis de la chapelle. La pause déjeuner terminée, la récitation du chapelet et la célébration mariale marquent le retour à la prière. Par la suite, les fidèles suivent en procession les deux statues de Notre Dame de Pitié et les quatre bannières dans le vallon du Pouldu.

Contact : Jean-Yves Bardouil 02 97 02 75 64 / 06 10 93 16 74
Mail : bardouil.jean-yves@orange.fr
Site : ndpitieguidel56.canalblog.com

Coordonnées GPS de la chapelle Notre-Dame de Pitié : 47.77604877929399, -3.523715235367541