Saint-Laurent

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Au 15ème siècle la frairie (1) de Saint-Laurent comprenait onze villages : Restinec, Kerdelehuez, Kerdanou, Kenesguen, Kerdiuset, Kermeryen, Kerlaën, Le Kerermeur, Kerchorleu, La Villeneuffve et Pratcasec. Au 16ème siècle, deux autres villages complètent la frairie : Le Gardano et Keranlan. La construction de la chapelle au début du 17ème siècle a sans doute fait disparaitre Kerdanou. Au village de Kerchorleu se trouvait un manoir. Après plusieurs successions, la seigneurie de Kerhorlay en devient la propriétaire. La chapelle Saint-Laurent est alors rattachée à la maison de Kerhorlay dont l’écusson était présent à l’intérieur de la chapelle. Les villages de Saint-Arhel et Kerfleury viendront compléter un quartier où Keranlan aura disparu. Les noms des villages ont évolué avec le temps et l’actuel quartier Saint-Laurent en compte treize : Kerdalhué, Garzano, Kermérien, Kerdeuzet, Le Guerveur, Kerlen, Précazec, Kerhorlay, Villeneuve-Kerhorlay, Saint-Arhel, Ristinec, La Croix-Blanche et Kerfleury.

(1) Frairie : groupement de villages, sorte de petite paroisse et son nom porte celui du village le plus important ou le plus ancien.

Le choix du saint patron viendrait de Laurent Pucci (évêque de Vannes en 1517) qui dirigea dans la paroisse de Guidel l’une des pensions octroyées par le pape Jules-II, une façon de remercier le bienfaiteur. Saint Laurent avait de l’humour : cela lui coûta la vie. Diacre de Rome, au IIIe siècle, il avait la garde des trésors de l’Église. Le préfet de Rome lui demandant de les lui livrer, il lui amena pauvres, infirmes, vieillards et orphelins, les présentant comme les trésors de l’Église. Furieux, le préfet le fit placer sur un gril, le saint lui dit : « Je suis assez rôti de ce côté, vous pouvez me retourner. » Il est d’ailleurs connu pour guérir, entre autres, les brûlures.

Sur le mur du chœur, la Vierge de l’Immaculée Conception est encadrée de saint Laurent et de saint Étienne, tous deux diacres de l’Église. Ce dernier tient des cailloux, car il mourut lapidé. Il fut le premier martyre chrétien. Les vitraux, récents, ont été réalisés par Jean-Armel Le Fur, maître verrier à Pontivy, sur les dessins de Mariène Gatineau, artiste-peintre à Melrand.

Lorsque les parents de Mathurin Jouan sont arrivés à Kerfleury au début des années 1930, le café existait déjà. Par la suite, Mathéo, maçon de son état, succède à ses parents. Les anciens du quartier Saint-Laurent ont toujours connu la fête de Kerfleury. Le pardon se déroulait à la chapelle, la fête au café Jouan. Lorsque, en 1976, le pardon cesse, la fête continue de plus belle. Le célèbre Pelo avec son casse-boites et le tir à la carabine amène des spectateurs. On n’oublie pas les enfants qui peuvent s’amuser sur le manège installé près du café. Les organisateurs mettent en place toute une série de jeux pour animer la fête : concours de boules pendantes, le trou du chat, la course en sac, les jeux d’eau, le lancer d’œuf et le fameux tir à la corde qui oppose les gens du quartier. En soirée, les mangeurs de bananes (mains ficelées derrière le dos) et les buveurs de cidre entrent en action. Le bal populaire clôture la fête. Georges Scaviner, animateur des bals clandestins durant la guerre, et Monsieur Euzenat animent la soirée. La réalisation de la route nationale N165, en 1978, modifie l’espace dédié à la fête mais cette dernière poursuit son aventure à proximité du nouveau café Jouan. Programmée sur deux jours, la fête est centrée sur les concours de boules. Le dimanche après-midi, une fête des battages est organisée par le comité. En soirée, un repas campagnard est servi. Les convives ont le choix entre pieds de cochon et tripes. Alan Johanes anime le bal disco jusque tard dans la nuit. C’est en 1997, dans l’agenda des festivités de Guidel, que l’on retrouve pour la dernière fois trace de la fête de Kerfleury.

Le dimanche 10 août 1975, beaucoup de fidèles se pressent dans la chapelle pour assister au pardon célébré par le recteur Paul Gouzerh. Lors de son homélie, ce dernier annonce que c’est la dernière fois que la messe est célébrée dans la chapelle vu le mauvais état de l’édifice. La toiture fait eau en de nombreux endroits. La chapelle est constamment ouverte, des serrures neuves sont régulièrement arrachées. Le plafond peut à tout moment s’écrouler et mettre en danger les fidèles. La chapelle reste à l’abandon durant quatre ans et est vouée à une démolition certaine.

C’est sans compter sur la réaction des habitants du quartier très attachés à leur chapelle. Le 21 septembre 1980 la décision de rénover l’édifice est prise.  Le 23 septembre, la liste des membres du bureau de « L’association des amis de la chapelle Saint-Laurent » est déposée à la Sous-Préfecture de Lorient. Le 27 septembre, tout le quartier est sur le chantier. La toiture est déposée, les pierres intérieures et extérieures sont mises à nu. Les semaines suivantes, la cloche est descendue, le faîtage des murs consolidé, on attaque la charpente avec le bois des châtaigniers du quartier. Jérôme Scolan et son comité s’étaient fixés un an pour la réfection de la chapelle et le contrat est rempli.

Dimanche 9 août 1981, veille de la Saint-Laurent, le pardon est de nouveau célébré dans une chapelle entièrement restaurée. Charpentes et toitures neuves, enduit et peinture intérieure, jointoiement des murs, réfection de la cloche, portes et fenêtres refaites, tous ces travaux témoignent du merveilleux travail accompli par les bénévoles de l’association. A 10h30, ce dimanche 9 août, la cloche Marie-Louise invite les nombreux fidèles présents à assister au pardon du renouveau de la chapelle. L’après-midi, à 14h30, deux courses cyclistes animent le quartier avant que vers 17h les costauds se mesurent dans l’épreuve du tir à la corde. En soirée, sous chapiteau, le repas campagnard clôture une journée révélatrice du dynamisme du quartier Saint-Laurent. Depuis ce 9 août 1981, chaque année, le pardon est célébré. Ces dernières années, sous l’impulsion de la jeunesse du quartier, un repas est servi sous chapiteau. La fontaine, un temps cachée, retrouve elle aussi sa fonction initiale.

Contact : Gisèle LE GAL
Mail : gisele.le-gal@laposte.net

Coordonnées GPS de la chapelle Saint Laurent : 47.83253277246275, -3.468193389379683